La chirurgie mini invasive est un des éléments indispensables à la réussite de la prise en charge moderne des patients pour la pose des prothèses totales de hanche.
Combinée à d’autres progrès dans la préparation pré opératoire, la réalisation de l’anesthésie, les techniques de réveil, et la prise en charge post opératoire, elle permet d’accélérer énormément la récupération et de diminuer le temps d’hospitalisation et les risques de complications.
Depuis plusieurs années toutes les spécialités chirurgicales développent des techniques permettant de réduire l’agression chirurgicale pour limiter au maximum les lésions des tissus lors de l’intervention.
Grâce à l’utilisation d’un passage (voie d’abord) différent et d’un matériel adapté, on peut respecter complètement les muscles entourant la hanche.
Pas de section musculaire = moins de saignement, moins de douleur, et le retour très rapide d’un fonctionnement satisfaisant : la marche est reprise 4 h près le réveil. La sortie peut se faire le soir de l’intervention dans 90% des cas.
Le principe de la prothèse totale de hanche ne change pas. La prothèse va remplacer les deux surfaces de l’articulation. Une tige métallique est fixée dans le fémur, une partie hémisphérique fixée dans le bassin (le cotyle). L’intervention dure environ 60 minutes. Elle se déroule sous anesthésie générale avec un bon relâchement musculaire. Chaque étape peut être contrôlée par radio ou être assistée par ordinateur.
Une incision de moins de 10 cm est faite à la partie antérieure de la cuisse. Cette incision assez petite permet de faire l’ensemble de l’intervention sans section musculaire. Le trajet vers la hanche utilise des espaces naturels entre les différents muscles de cette région. L’utilisation d’instruments spéciaux permet d’écarter les muscles sans les blesser. La capsule de l’articulation est ouverte et sera suturée en fin d’intervention. Avec la peau et l’enveloppe des muscles (aponévrose), c’est le seul élément qui sera incisé, et suturé.
Pour cette opération, certains chirurgiens utilisent un appareillage maintenant les deux pieds du patient : une table orthopédique. Notre technique permet de se passer de cet artifice qui a plusieurs inconvénients. Car le fait de tenir fermement le pied du membre opéré prive le chirurgien de deux points essentiels à surveiller lors du remplacement prothétique : la longueur et la stabilité.
La liberté du membre opéré reste INDISPENSABLE à un bon contrôle de l’opération. Un pied libre permet de vérifier immédiatement, si des problèmes de FONCTIONNEMENT pourraient gêner le patient, limiter ses mouvements, accélérer l’usure de la prothèse ou augmenter les contraintes qu’elle transmet à l’os qui la supporte, voire entrainer une instabilité rendant certains mouvements dangereux.
Nous testons SYSTEMATIQUEMENT la hanche dès la pose des implants d’essais ET après la pose des implants définitifs pour rechercher de telles anomalies, dans TOUTES les positions. CES MANŒUVRES SONT IMPOSSIBLES SUR UNE TABLE ORTHOPEDIQUE.
Enfin, l’avantage d’avoir les deux pieds libres sur la table d’opération permet un autre contrôle. Celui de la LONGUEUR du membre. Lors de la pose d’une prothèse de hanche, rien n’est plus facile que de modifier la longueur du col du fémur ou l’enfoncement du cotyle. C’est même parfois très volontairement que le chirurgien est amené à tendre un peu plus les muscles que la normale pour assurer à la prothèse une meilleure stabilité. Il doit bien sûr vous avertir avant l’opération. Et surtout vous en parler après si cela arrive.
Au cours de l’opération, il est FONDAMENTAL de contrôler cette longueur pour finir de décider quels implants utiliser. Lorsque les deux jambes sont mobiles et reposent simplement sur la table d’opération, il est très facile de faire des comparaisons avant et pendant l’opération.
Voilà pourquoi votre opération se fera sur une table standard où vous serez simplement allongé sur le dos. Et sans table orthopédique …
Le patient reste allongé sur le dos sur la table d’opération (pas de manœuvre ni d’installation compliquées). Les jambes sont libres et peuvent être manipulées tout au long de l’intervention pour contrôler la stabilité de la prothèse et vérifier le respect des longueurs de jambe. La plaie opératoire reste discrète. Et surtout, il n’y a aucune section de muscle. Le saignement est réduit. La récupération est en général rapide : lever le jour de l’intervention avec reprise immédiate de la marche en appui complet avec très vite une seule canne ; reprise souvent rapide de la conduite et du travail.
Après cicatrisation de la capsule articulaire, le risque de luxation est quasi nul (équivalent à celui d’une hanche non opérée)
L’hospitalisation est souvent très courte (chirurgie ambulatoire pour 80% des patients) et dépend des progrès du patient.
Toutes les interventions, même les plus bénignes, entraînent certains risques (cf. feuilles jointes).
Dans cette voie antérieure, le nerf sciatique est mieux protégé, mais les petits nerfs de la face antérieure de la cuisse sont plus exposés. Leur lésion peut donner des troubles de la sensibilité de la face antérieure de la cuisse ou parfois des douleurs. Ces inconvénients, lorsqu’ils surviennent, sont le plus souvent temporaires et de traitement médical.
Les risques « classiques » des prothèses demeurent : fractures fémorales per opératoires (rares, traitées pendant l’intervention et le plus souvent sans conséquence) ; infections (rares environ 0,8% en France en 2015 et 0,4% sur les trois dernières années pour mon équipe) ; phlébites (<1,5%) ; usure ou descellements (à long terme) ; luxations (extrêmement rares). car cette technique ne coupe aucun muscle ; risques de décompenser les autres problèmes médicaux que vous portez.
La sortie se décide le soir de l’intervention. Plusieurs contrôles sont effectués durant les heures qui suivent l’opération :
Biologique : prise de sang pour vérifier notamment votre taux de globule rouges (hémoglobine)
Radiologique : contrôle du bon positionnement des implants (parfois vérifié au bloc pendant l’intervention) ;
Fonctionnel : contrôle de votre aptitude à vous débrouiller seul pour lever, coucher, toilettes, habillage ;
Logistique : conditions à réunir pour votre sécurité et votre confort à domicile.
Accord du chirurgien, de l’anesthésiste et de l’équipe soignante.
C’est LE PATIENT qui DECIDE alors de son retour à domicile ou pas.
N’hésitez pas à poser toutes les questions que vous souhaitez à votre chirurgien.